mardi, juin 24, 2008

De l'air.

A l’air libre, tu comprends. Il n’y aura plus rien de joli à voir si vous étouffez là sans nous, sans nos airs de têtes à claques pour vous rappeler que vous n’existez pas vraiment. On est passé en mode complexité des illusions, vous avez perdu la notice et vous restez à vous demander si vous avez bien fait de tout jeter.

Le truc joli qui brillait dans vos yeux, ce truc un peu plus classe que vos mines d’apprentis, va finir par se barrer si vous ne regardez pas ici. On vous tend les expressions, les accentuations magiques, mais vous, vous croyez vivre, dans votre coin.

Et vous ne vivez pas, ça non, vous dégustez le néant comme des aveugles, vous ne vous rendez plus compte de rien, et pendant ce temps nous attendons que vous y compreniez quelque chose.

Dramatique, ne crois-tu pas. A l’air libre, tu comprends. On n’écrit sûrement pas pour soi. On n’écrit sûrement pas pour tout le monde. On choisit, silencieusement. On falsifie les pronoms personnels et l’indicible persiste là où rien n’a jamais été aussi clair que les idéaux du fond d’nos têtes.

Il n’y aura plus rien de joli au fond de vos yeux si vous ne faites pas attention aux spectacles qui brillent tout autour. Et tout ça, tu le sais bien. Mais demain vous recouvrir de flammes, d’yeux brillants, et du reste. Tellement.

lundi, juin 09, 2008

On s'occupera du reste plus tard.

Il paraît. Dix heures accrochées à leurs cous mais les traces de doigts sur le pare-brise n'ont rien à voir avec le cerf-volant du premier étage. Pour preuve le premier étage n'est pas armé il n'y a que de l'amateur au cas où l'attitude se règle au millimètre près, et encore, faudrait voir à pas trop croire à ces conneries. Celui qui désactive les sensations leur a greffé dix heures autour du cou ils traînent le temps en bandoulière et le jour se lève sur leurs visages. Inconsistants d'adrénaline déjà bouffée, les traces de doigts sur le pare-brise et les yeux injectés de sang on attend celui qui démarre l'absence de voie, on ne sait jamais. T'as vue sur la plage si tu fermes les yeux vue sur le sable encore mouillé par le manque de coordination du soleil et du calendrier, t'as vue sur la plage si tu fermes les yeux, moi j'dis ça mais faudrait pas les ouvrir. Pour cause. Il paraît. On a l'extinction du feu dans le ventre qui s'organise dans les couloirs. Couloirs en file indienne et ça doit venir de là, tout ce maquillage en plus des traces de doigts sur le pare-brise. La file indienne n'est pas la plus horizontale du monde, on a qu'à regarder les clefs pour voir surgir leur désordre à la con. Le maquilleur nettoie le pare-brise et le premier étage reprend son cours entre les gouttes de sable et les injections de sang sur le mur du couloir. Il paraît.

mercredi, juin 04, 2008

Bribes.

J’ai cessé de croire à la mer, un joli matin de septembre. J’ai cessé de murmurer les flots lorsque j’ai compris que les étoiles étaient trop loin, beaucoup trop loin pour se refléter dans mes vagues spectaculaires. Un matin de septembre j’ai compris que nous n’irions nulle part. Que l’océan que j’appelais depuis ma fenêtre, celui que j’espionnais chaque soir et que je sculptais entre mes doigts, ne me mènerait pas dans l’ailleurs dont il donnait les traits, parfois. J’ai arrêté avec la mer comme avec les idéaux, je me contente du vent qui fait trembler les voiles, la nuit, au fond du ventre. Je ne suis plus le petit garçon qui regarde passer les bateaux. Je suis l’étranger qui ne sait plus très bien où il doit regarder. Je dessinais des navires comme on ferait une maison, je demandais l’avenir et la mer, tout doucement, les yeux éblouis par le phare. Un matin de septembre les étoiles n’étaient plus là, oui mais la mer brillait toujours. Ce matin-là j’ai arrêté, arrêté de penser que le ciel se réalisait devant mes yeux, sur les flots. Je ne suis plus le petit garçon qui regarde passer les bateaux en attendant de toucher une étoile. Je suis l’étranger qui contemple le ciel et qui n’y voit plus que du noir.

mardi, juin 03, 2008

On s'entrechoque.

Il court après le sens, acte trois elle le rattrape par les cheveux et l’embrasse sur la bouche. C’est faux. Il court à reculons, à vrai dire entre les gouttes, il court après le sens qu’ils ont perdu un beau matin. Elle tire sur les boucles brunes de celui qui ne lui sert plus d’exemple, elle tire attrape et, sur la bouche elle l’embrasse.

Il a des manches trop longues qui recouvrent ses mains, elle se tait mais elle admire, silence, elle admire, les yeux les boucles les manches, la fuite. Elle ne lui dira pas que ses doigts qui dépassent à moitié lui donnent envie de tout, déchirer, de tout enlacer. Il est parfaitement défait parfaitement chronique dans le, non-sens. Il ne le savait pas lorsqu’elle l’espionnait jusqu’à trois, un deux trois il court et elle le suit, partez. C’est son délire ultime, c’est son dernier accroc, c’est ce qu’il pense il cherche le sens qu’il a lui-même caché, c’est sa folie sa pulsation, il vit.

Elle n’est jamais assez cruelle elle n’est jamais assez réelle elle ne sait pas courir, elle ne vit que par les boucles brunes qu’elle a dessinées une nuit, crises et, rétrospectives. Il n’est pas symbolique il méprise, il court artistique après le sens, après le sens mais lequel, entre ses dents l’abject, celui qui n’est pas symbolique, alors. Elle perd. Elle perd à chaque fois, elle est bien trop facile diurne logique elle ne suit plus.

Mais toujours elle s’arrête, le personnage ne la veut pas, il court après le sens qu’il a lui-même tué, il court après son sens à lui, le reste il l’assassine, les mains derrière le dos un couteau de plus dans les yeux.