mercredi, septembre 17, 2008

je mens


une balle dans les yeux et le reste essentiel, j'suis tout en bas d'un escalier qui ne tourne pas rond

baisse ton regard jeune homme je suis dessous, sous terre mais pas vraiment c'est optique c'est, illusion tu connais
non
y'a pas d'introduction à chaque fois, non plus, c'est du ressenti du grandiose comprends-tu on cautionne pas la, sélection,
ici comme ailleurs, ailleurs c'est en-dessous soyons clairs
mes paupières ne demandent qu'à ciller un peu plus vite et l'hiver a besoin de
vos bras
implacables impalpables une balle dans les yeux je vois, parfaitement, pourtant
j'absente
je ne suis pas dupe de moi-même et
ça dissimule tant que ça peut jusqu'au jour où,
et l'explosion.

Edit.
Depuis le temps que j'attendais la pluie, l'orage a rappliqué sévère entre trois et quatre heures de l'après-midi, un orage à boire du thé sous une couette en regardant par la fenêtre au cas où les éclairs réussiraient à flinguer quelques oiseaux. Je ne sais pas si le temps gris et peu sensationnel du jour est censé nous présenter l'automne, mais si c'est le cas c'est pas mal vu, à vrai dire on se met bien dans l'ambiance direct, enchantée, l'automne.
Bien sûr je suis comme vous, le vent sur les feuilles mortes, toutes ces conneries qui alimenteront notre prose minable pendant les deux mois à venir, d'accord. Mais en attendant, il n'y a rien de tout cela. Il y a la pluie, le gris, le gris, le gris, et je n'y vois personnellement rien de marquant rien à, sublimer. Alors plutôt que de la jouer sensible à la moindre goutte de pluie sur le bitume, je vais faire comme dans la chanson et rester planquée dans la salle de bain, pour le cas où l'eau qui coule, la douche, froide puis brûlante voyez-vous, serait source d'inspiration. Pas évident, l'concept.

vendredi, septembre 12, 2008

Respirations.

Alors la jeune fille aux joues roses a désaccordé le violoncelle et c'était pour le plaisir de, l'alternative, paraît-elle. Je regarde le cordonnier puisque c'est son affaire et, c'est du cuir me dit-il on a rendu nos badges à l'entrée du théâtre on était déguisés, nos yeux je veux dire, déguisés. Pour ce qui est du costume, l'enfant n'avait plus de pièces dans sa poche et la grande machine à fabriquer du tissu devait être vendue.

C'est une machine, tu sais, qui construit nos tissus, comme les machines à sentiments mais en plus gros évidemment. Quand on modèle les sentiments on ne dit pas de quelle couleur, cela ne posait pas problème à l'entrée du théâtre bien sûr, on avait déguisé nos yeux et c'était une histoire de rois cela ne fait aucun doute.

Les princes convoitent le premier balcon ils se la jouent déclaration basique et tous les déguisements marchandés tombent dans le panneau du, premier balcon laissez passer ; pas nous. On est pratiquement présentables dans nos costumes décostumés dans nos yeux vrais puis, déguisés, laisse-moi te dire qu'on n'a pas besoin de machine à la porte d'entrée du théâtre, on les dépasse.

Forcément tu fais mine de savoir, mais l'odeur du cuir au milieu de l'orchestre c'est antilogique, c'est, tu t'y conformes être impassible. On a choisi la deuxième vague de toi à moi, à cause du désaccord de la violoncelliste, et maintenant on survole, on maquille les sièges en noir charbon le troisième acte n'aura fait rire que nous. Tant mieux.

Le premier balcon nous déguise terribles pendant qu'une paire de sentiments à moitié finis bloque l'entrée du, grand théâtre, grand orchestre à quoi bon, peu importe. L'instrument désaccordé nous passionne électrique au milieu des tissus, du cuir et toujours du scandale, celui qu'on a joliment décostumé, oui mais tu sais bien.

Tu prends ma main premier balcon, sur scène il fera chaud puis laisse tomber le maquillage, on les a battus d'puis l'début, leurs mauvais rois de pacotille.

jeudi, septembre 11, 2008

Deal.

Donnez-moi un peu de votre douceur, donnez-la moi je vous l'échange. Je vous l'échange contre la violence, contre l'impalpable, et contre toutes ces choses que je ne sais pas dire. J'attends l'hiver, les mains froides et les, cocons, vous savez. J'attends l'hiver pour que l'on m'additionne, donnez-moi un peu de vos bras, je vous les prends, contre de la littérature et des notes aussi douces que les flocons de neige dans la bouche, parfois. Il y a bien la violence, la violence intérieure et supérieure, celle qui vous échappe et m'empêche d'accorder du, tangible, aux bribes d'espérances. Je suis glacée, souvent, et c'est la douceur de l'hiver qui sauvera les nuits. Donnez-moi vos lueurs et ne vous en faites pas, je vous montrerai peut-être les miennes. Je montre et je démontre, quand sous la pluie, quelquefois, j'emmêle mes doigts au tangible et à ce qui ne se dit pas.

vendredi, septembre 05, 2008

Elle n'est pas morte, elle joue à colin maillard.

Parce que les enfants morts ne savent pas danser. Comprenez bien, ce sont des marionnettes et l'on ne peut pas se permettre, oh messieurs dames nous n'avons pas le temps, on ne peut pas être, à chaque coin de l'enfant qui ne tient plus debout. Nous ne sommes pas assez nombreux c'est évident, regardez-moi, je perds moi-même la tête et personne n'a assez d'argent assez de, foi, pour me la remettre à l'endroit.

Les enfants, quand ils ne bougent pas, ont la grâce d'une danseuse étoile, mais regardez jeune homme, cet enfant mort qui se balance, qu'il est vulgaire au milieu des, grands seigneurs en dentelle. Même la tête, comprenez bien, c'est une poupée qu'il faudrait faire danser et, a-t-on déjà vu de ces marionnettistes déguisés en château, les a-t-on vu pointer un bout de leur costume le jour du quatorze juillet.

Tout ceci m'étonnerait fort, elle n'est pas morte, celle-ci, personne ne l'a étouffée voyez vous-même ce sont ses yeux, ses yeux brillants que l'on a bandés pour ne pas, ne jamais, ne pas tricher pas aujourd'hui. Elle compte jusqu'à trente elle ne sait pas compter, elle fait semblant mais celle-là sait danser, c'est écrit, au bout de ses cheveux dispersés détournés.

On me détourne vous savez, je perds la tête et la raison, puis je devrais prendre le temps de vous le dire, de vous dire comme un sourire, parfois, ferait danser les enfants morts, splendide.

mercredi, septembre 03, 2008

De l'important.

Puis on est monté sur le bateau en carton qu'il nous tendait de sa main gauche recouverte de feutre rouge, on est monté dessus sans regarder c'était pratique pour le mal de mer puisqu'il était inexistant il n'y avait pas de mer c'était du carton c'était du trois centimètres sur six et tout le monde est monté sur le bateau en carton parce que sa minuscule main gauche s'était recouverte de feutre rouge pour l'occasion.

Le bateau était donc rouge et la fille avait sur les yeux quelque chose qui se rapprochait du bleu puis du gris quelque chose de brillant qui rendait son regard presque plus beau que le reste, la fille était maquillée comme en hiver et pourtant la petite main gauche avait dessiné un soleil grand comme l'été grand comme l'attente personne n'a rien dit mais le bleu-gris était vulgairement de trop et le garçon avait de la peinture sur ses chaussures.

On était presque pas serré puisque le carton ne prend pas l'eau que le carton est là pour jouer au grand monde celui que personne n'a jamais vu mais que tout le monde croit connaître on dirait qu'il suffit de prendre un feutre et de regarder ce qu'il sait dessiner c'est ridicule de sincérité, le grand monde, on dirait.

Puis on a craché sur les couteaux en plastique qui nous auraient servi de rames, on a craché sur les outils fictifs puisqu'il suffisait de regarder droit devant soi droit sans cligner c'était la consigne et, il avait du feutre rouge jusqu'au-dessus des lèvres il ordonnait de ne pas cligner moi j'ai gagné facile je me suis entraînée, entraînée à cracher sur les couverts en plastique le jour ce fameux jour ce jour grandiose où ils avaient dû nous servir de parapluie.

Logique.