On ira danser sous la mer
On ne met jamais les voiles. On prend la mer, c’est tout.
A chaque voilier qui se renverse je me souviens du gilet de sauvetage que je n’ai pas emporté, je me souviens des naufrages précédents je me souviens avoir pensé la prochaine fois n’oublie pas le gilet de sauvetage mais on ne pense à sa survie que lorsqu’il est trop tard, alors les gilets de sauvetage sont bien rangés, pliés, là-bas bien trop loin dans le passé, à des milliers de kilomètres de l’instant où l’on se noie.
A chaque regard qui se détourne je perds un peu de force, à chaque regard qui cesse de se mélanger au mien je me vide un peu plus de ce qui tous nous anime, de ce qui dit nous somme vivants, à chaque fois que l’on ne me regarde plus je pense j’ai tout perdu et la force s’enfuit.
Parfois je pense un jour peut-être il y aura, quelqu’un qui ne se lassera pas de mélanger son regard au mien mais ce jour-là il sera trop tard, ce jour-là je n’aurai plus de force et je me serai figée, ensevelie sous les murmures du passé, ces murmures qui me submergent qui ne sont plus à moi et qui font que naufrage après naufrage, je me fige.
Alors parfois je t’en veux de m’avoir laissée là au milieu de l’océan sans gilet de sauvetage, je m’en veux de ne pas savoir nager, même après tant de noyades même après tant de submersions, je m’en veux d’être toujours ici, de penser on met les voiles alors qu’on prend la mer, c’est tout.
Dans mes tempes résonne inlassablement ma plus grande peur cette peur immense cette peur qui toujours m’a tuée, dans mes tempes résonne l’abandon et je ne bouge plus. Naufrage après naufrage je me vide un peu plus de ce qui fut moi-même je ne respire pas, je m'efface. On m'a laissée là, au beau milieu de cet océan que je ne sais toujours pas vaincre, et je suis immobile.
Je me suis figée.
A chaque voilier qui se renverse je me souviens du gilet de sauvetage que je n’ai pas emporté, je me souviens des naufrages précédents je me souviens avoir pensé la prochaine fois n’oublie pas le gilet de sauvetage mais on ne pense à sa survie que lorsqu’il est trop tard, alors les gilets de sauvetage sont bien rangés, pliés, là-bas bien trop loin dans le passé, à des milliers de kilomètres de l’instant où l’on se noie.
A chaque regard qui se détourne je perds un peu de force, à chaque regard qui cesse de se mélanger au mien je me vide un peu plus de ce qui tous nous anime, de ce qui dit nous somme vivants, à chaque fois que l’on ne me regarde plus je pense j’ai tout perdu et la force s’enfuit.
Parfois je pense un jour peut-être il y aura, quelqu’un qui ne se lassera pas de mélanger son regard au mien mais ce jour-là il sera trop tard, ce jour-là je n’aurai plus de force et je me serai figée, ensevelie sous les murmures du passé, ces murmures qui me submergent qui ne sont plus à moi et qui font que naufrage après naufrage, je me fige.
Alors parfois je t’en veux de m’avoir laissée là au milieu de l’océan sans gilet de sauvetage, je m’en veux de ne pas savoir nager, même après tant de noyades même après tant de submersions, je m’en veux d’être toujours ici, de penser on met les voiles alors qu’on prend la mer, c’est tout.
Dans mes tempes résonne inlassablement ma plus grande peur cette peur immense cette peur qui toujours m’a tuée, dans mes tempes résonne l’abandon et je ne bouge plus. Naufrage après naufrage je me vide un peu plus de ce qui fut moi-même je ne respire pas, je m'efface. On m'a laissée là, au beau milieu de cet océan que je ne sais toujours pas vaincre, et je suis immobile.
Je me suis figée.