mardi, mars 29, 2011

Je t'en prie reste un peu avec moi sur la place.

Je comprends parfois que cette angoisse permanente qui me tue n'est en rien imputable aux délires de l'adolescence mais bien ancrée à jamais dans mon être chancelant, cet être qui n'a jamais cessé de vaciller et qui est voyez-vous condamné à se balancer au fil, je comprends parfois que mon cœur n'est en rien plus solide que celui de mes quinze ans, que mon avenir s'obscurcit et que ce qui passait pour de l'idéal est devenu résignation.

Parfois je comprends que je ne vivrai pas
davantage après avoir traversé tous les océans du monde, je comprends que je suis plus friable aujourd'hui qu'à n'importe quel autre moment de mon insouciance extériorisée, et j'ai peur. Entre les crises, au beau milieu de mes insomnies déclenchées au hasard et submergée par la contingence voyez-vous j'ai peur, j'ai peur car je comprends que je ne survivrai pas.

Et chaque fois que je reprends mon souffle, que je respire de nouveau
et que mes nerfs me libèrent, chaque fois je pense la même chose je pense je suis folle, je pense la douleur est trop grande trop aléatoire pour être raisonnée, il faudra mourir de n'être pas parvenue à se hisser au rang du supportable. Je suis guidée en permanence par ce qui me ronge et m'efface, et chaque jour qui passe est une preuve supplémentaire de mon impuissance.

dimanche, mars 27, 2011

(et moi si imprudente)

Je suis à dix mille mètres de haut, debout sur un fil mal tendu les bras et les yeux grands ouverts, à dix mille mètres de haut bien en face de l'immense horizon qui n'existe pas, je suis penchée au-dessus du vide et parfois je pense au jour où l'on viendra me pousser.