lundi, novembre 29, 2010

mais statique au milieu

Alors si rien ne bouge autant rester statique aussi, statique au milieu de l’inertie généralisée qui paralyse cette vie, qui l’englue et ne la laissera pas courir, alors si rien ne bouge autant rester assise contre le radiateur en attendant que l’hiver passe, ou ne passe pas, en attendant. Mais se défaire des nuits qui se collent à ma peau s’en défaire c’est abject et ce qui se colle ne s’arrache pas vous savez, autant compter sur l’eau brûlante et sur l’absurdité pour laisser faire l’infaisable ou pour faire mine de, vous savez. Il fait si froid que tout ceci me brûle, heureusement les trains continuent à partir et le quotidien ne renonce pas à se faire passer pour un repère une, respiration, il fait si froid que je ne suis plus folle, l’austérité m’ennuie et j’ai pourtant tellement besoin de m’allonger sur le lino sans avoir peur de mourir.

dimanche, novembre 21, 2010

Par pure paresse, par pure mélancolie.

Il y a les filles sublimes par milliers il y a les notes de musique qui enveloppent ma tête alourdie qui dissimulent l’atmosphère le, monde et les filles sublimes par milliers. Il y a les orchestres et les voix ta voix sa voix les voix il y a tout ce que je ne sais pas, il y a je suis si loin si près du vide et des notes de musique, les boucles musicales les boucles leurs cheveux puis par milliers les frissons il y a je ne suis pas là et les couleurs en centimètres il n’y a pas d’heure pour être si loin si vide et si dissimulée sous les couleurs les centimètres et l’abordable. Il y a la mer et l’obsession, il y a les lettres qu’ils n’écriront pas et le papier jauni qui prendra l’eau, il y a la mer la mer et combien de couleurs combien de notes de musique avant de lever l’ancre au milieu de la nuit, il y a. Les boucles, les voix, l'obsession.

lundi, novembre 08, 2010

Oh dis moi qu'est-ce que ça peut faire.

La vitre du train contre laquelle je ne m’endors pas est si froide, le matin. On ne distingue presque rien, au dehors, mes yeux se faufilent entre les morceaux de verre que la buée ne voile pas, je ne distingue presque rien et tout est si froid, le matin. Parfois je croise le regard de la fille au parapluie blanc, elle regarde droit devant elle, elle fait tout ce que je ne fais pas. Je ne regarde pas devant moi parce que je ne veux pas voir le vide, je ne veux pas savoir l’absence je préfère croire, il vaut mieux croire quand on est une fille comme moi, une fille qui n’a pas de parapluie blanc. Parfois je me dis que la pluie n’est là que pour recouvrir les larmes et parfois je sais à quel point cette idée est absurde, les larmes ne se recouvrent pas elles s’avalent, parfois la pluie glisse puis disparaît. Le jour s’enfuit si vite que je n’ai pas le temps de regarder les traces de pas se diluer, les traces de pas de tous ces gens qui marchent bien plus vite que moi. Le jour s’enfuit et je m’endors au milieu des tourments, au milieu de ce qui est lancinant obsédant, je m’endors et me réveille en sursaut puis la vitre est si froide, le matin.

Je regarde l’hiver et doucement me hantent toutes tes nuits qui ne sont pas miennes.