mardi, avril 01, 2008

C'est faux c'est strident c'est, l'ivresse.

Ils filent ils se défilent, filer je file tu files il file, la laine mais rien à voir gamin, défilé de mauvais tons, de tons qui détonent qui dénotent. Gamin tu comprends pas, ils filent je te dis, ils fuient plus vite que toi, ils n’ont pas appris à courir avec des sandales en plastique eux ils courent le cœur dans la main et les cheveux tirés. Tout file toi tu vas m’dire gamin, tout s’en va tout se défile mais tu sais bien tout j’te crois pas.

Y’en a des plus sérieux des plus exacts exactement, y’en a qui marchent et qui s’arrêtent, la laine ils en ont rien à foutre mais nous non plus gamin, hein, la laine on la connaît même pas. Puis c’est l’printemps gamin, le printemps s’il faut je te l’apprends mais tu sais bien y’a pas besoin, le printemps c’est presque les violons qui défilent qui s’appliquent se répliquent. Chacun son tour chacun son fil, y’en a qui filent, la laine, y’en a qui marchent qui courent, sur le fil.

De laine tu dis, de laine t’as rien compris, c’est le printemps gamin. A la limite moins un, à la limite pas plus tu sais, après le défilé sert plus à ça, éteins la musique ou t’entendras pas leurs marches leurs marches droit tout droit qu’ils marchent je t’ai pas expliqué mais quand ils courent ils s’enfuient pas ceux-là. Ils courent ils restent attrape ma main gamin tu verras c’que j’te dis attrape ma main on file on se défile mais j’te lâche pas tu sais la laine n’existe pas, pas au printemps pas sur mon fil.

Léger légère légers y’a rien qui passe rien qui vaut la peine d’être mangé. On avale plus qu’de l’air gamin, on est léger tu sais on a plus rien qu’des souffles, des souffles de ceux qui nous essoufflent mais n’aies pas peur on n’avale plus et on observe. Ouais c’est bien mieux comme ça gamin, on file on s’essouffle, nos doigts s’affinent et se dessinent, t’y crois toi on défile le visage creux le regard vide, mais non pas vide comme eux, vide à cause de la peur qui s’absente, et ça tu vois c’est d’ja pas mal.

La peur c’est pas le genre de truc qui file d’habitude la peur vaut mieux la tuer lui planter des aiguilles dans les veines, aiguilles à tricoter tu comprends rien gamin, aiguilles qui tuent j’t’ai dit. Tu sais la peur, elle se faufile absolument, faufile comme si comme si le fil, faux qu’elle dirait mais rien à voir elle se cache je cache tu caches il cache son jeu presque t’as vu, gamin.

Vidés d’nos peurs on file on court, vidés d’nos peurs parce qu’attrape ma main j’t’ai pas lâché tu vois, j’t’ai pas lâché moi j’ai pas peur, j’suis pas comme eux moi quand je cours je file pas je défile et t’as plus peur, hein gamin, c’est le printemps mais t’as plus peur et moi non plus, regarde.