jeudi, décembre 27, 2007

La cruauté ne m'éloigne même plus.

Passer sous la corde c’est presque facile quand on les regarde danser de loin, quand on les regarde on se dit moi aussi demain je passe sous la corde, sans les mains sans les yeux sans le cœur la corde est attachée aux arbres elle n’est même pas trop basse la gamine avec ses boucles elle passe dessous sans les mains sans les yeux mais toute façon elle a pas de cœur, c’est une gamine quoi, tu sais bien.

Passer la nuit c’est presque identique presque facile tu sais mais c’est la nuit qui ne passe pas elle attend elle attend qu’on, sans les yeux, mais le cœur prend toute la place alors faudrait verrouiller les mains bref la nuit ça marche pas comme on voudrait comme pour la corde comme pour les arbres.

La nuit les yeux grands ouverts je doucement je sais je sais bien qu’il aimerait m’envoyer loin loin loin vous savez, il voudrait que je m’habille de silence que j’arrête tout que je le déplace à l’autre bout de mon coeur vous savez je le comprends, moi aussi je voudrais bien je voudrais bien passer la nuit sans les mains sans les yeux sans ce cœur à la con qu’ils feraient mieux de m’arracher je voudrais bien mais c’est pas vraiment très possible vraiment très là tout de suite.

Passer la nuit c’est comme oublier ses lèvres c’est du fictif faut pas y croire c’est pour de faux de l’impossible, oublier moi je peux pas mais vous savez parfois j’essaie, vous me croyez pas je vois bien, vous ne savez pas, vous, ses lèvres. Parfois j’essaie mais le problème il y en a un, bien sûr qu’est-ce que vous croyez passer la nuit c’est bien facile sans les problèmes, le problème c’est je le voudrais pour de vrai, je voudrais l’emmener loin loin loin vous savez moi j’appartiens, j’appartiens toujours un peu trop, j’appartiens dans le vide mais c’est un vice.

Vous savez le fil qui nous reliait lui et moi c’est bien le dernier que j’avais envie de casser, vous savez le fil moi je crois, on peut toujours y faire des nœuds, on peut toujours le réparer, ouais mais lui il dit qu’un fil c’est pas une corde, lui il finira par se ramener avec ses ciseaux argentés et vous savez, même mon prénom il l’oubliera. Mais mon prénom ça je veux pas, l’anonymat j’en tremble la nuit le jour l’anonymat il va m’y jeter vous croyez ?

Passer la nuit j’essaie même plus, vous savez comme moi qu’on n’y peut rien, que c’est comme ça, que t’avais qu’à faire gaffe à ton cœur tu t’attendais à quoi connasse, vous le savez et moi aussi, mais je peux plus, là, absolument plus.

vendredi, décembre 21, 2007

Des toiles.

J’ai jamais vraiment su de quel côté tombent les étoiles, au mieux on oubliera de les compter, résultat ça brille par terre mais là-haut y’a plus assez de monde. Par terre on les regarde jamais vraiment, on passe, on repasse, on écrase et l’actuel c’est juste du vide. Du noir à la limite, pour ceux qui pensent à faire des comptes, contes, pour ceux qui avalent des épées à coups de sourires et qui nous narguent pas mal. Faut pas me faire croire qu’ils sont nombreux, les solitaires du bout du monde. J’ai jamais vraiment supporté ceux qui te crachent leur bonheur au coin de la gueule, tu sais l’attendrissement c’est un concept dépassé, moi j’sais bien qu’ils ne font que la planter un peu plus dans nos ventres gelés, leur sale épée. Ils crachent mais t’en fais pas un jour, il auront plus d’salive. Bouche bée, tu verras. Des nuits durant ils nous regarderont, les yeux brillants, la joie écrite en grands sur leurs visages arrondis mais ils diront plus rien, plus d’salive j’te dis. Et nous, nous d’en bas de tout en bas on leur criera notre douleur à la con, on criera tellement fort qu’on les tuera, tu m’entends, on les laissera crever dans leurs étoiles. Rouges. Des salopes, les étoiles. J’dors plus mais c’est à cause de ce truc qui me chope dès le matin, qui me couche par terre et qui finira par m’éteindre, j’dors plus mais tu sais les étoiles j’les vois même pas, y’a bien trop longtemps que mes volets sont fermés faut pas croire. L’actuel c’est du glacial de l’insoluble et l’autre quand il chante oublier ces heures qui tuaient parfois à coups de pourquoi le cœur du bonheur il chante, ne me quitte pas. Moi j’peux toujours chanter j’ai jamais su avaler un couteau, c’est pas une épée en fer qui rallumera mon sourire d’enchantée, mon sourire qui ne compte plus, les étoiles tombent il fait nuit mais sûrement pas assez fort, tu me manques.

jeudi, décembre 06, 2007

La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans.

Le papier, c’est pas un vrai traître. On le saurait. Le papier brûle mais pas seulement quand il est blanc. Même les carreaux, barreaux, prennent feu si le vent tourne mal, tourne tout court tu vas me dire. Après, pour les histoires d’altitude il suffit pas d’planer pour faire venir la neige. C’est le principe, le crime passionnel, tu comprends. Elle tire, il crève, et la neige tout le monde l’emmerde.

Le mec avec son accordéon chante au coin de la rue, tout le monde sait que dans les coins personne s’attarde. Il joue les yeux fermés pour oublier qu’personne s’arrête, faut les comprendre mec, on a tous peur du noir. On les comprend, on comprend rien, l’attente c’est plutôt marrant comme spectacle. C’est comme le jour où le mépris sera plus seulement climatique.

Le jour où on chantera tous pour oublier qu’on ne sait pas chanter, mais c’est déclinable à l’infini, comme concept. Moi j’dis ça parce qu’avec ta gueule d’ange tu chanterais faux mais juste, au coin d’la rue. Vous savez y’a bien longtemps qu’on ne boit plus la neige, qu’on ne boit plus grand-chose, quoi que. Et les rideaux c’est bien pareil. T’en connais, toi, des mecs logiques qui continuent à les ouvrir, les rideaux ?

Des mecs conscients, j’veux dire pas nous, pas vous, non les autres, les mecs sérieux quoi, merde tu comprends. Les mecs sérieux, ceux qui sont sur la même ligne que ta sale main au bout du cerf-volant. Le bleu et blanc, de cerf-volant, celui qu’on voit pas tout le temps tellement le ciel est bleu et blanc, souvent. En fait y’a toujours un moment où le sable, c’est plus du sable, ouais le décoratif il s’en lasse, toi tu sais pas ce que c’est le décoratif. T’as jamais rien fait d’autre que d’ouvrir ta grande gueule pour qu’on te regarde te vautrer dans la boue.

Bref le sable j’te dis, un jour il se lève. Il te saute dans les yeux, il veut te tuer, une histoire de nerfs, il prétend. Enfin vous savez bien quoi, le sable dans les yeux c’est pas nouveau, c’est comme la neige mais imbuvable. Alors tu t’retrouves comme un con, t’as perdu mec, faut pas jouer là y’a des cailloux. T’as perdu, à la limite pose toi dans un coin et n’aies pas peur, personne viendra jamais te chercher, il neige. Mais je vois bien tu sais, vous comprenez pas par où ça brûle, ça brûle au niveau d’la tête, y’en a qui disent, des prétentieux, que ça suffira pas.

Y’en a qui disent regardez-la qui trébuche et qui se la joue barres parallèles alors que rien n’est plus tordu qu’ses sentiments. Quand je vous dis Mes nuits sont plus belles que vos jours c’est pas d’la neige c’est pas du parallèle, non mes nuits dans ses bras sont plus belles que vous tous réunis, et regardez comme on dérive, comme on s’éloigne, regardez comme je perds le fil de mon histoire, le mec triste au coin d’la rue, hé mais qui t’as dit qu’il était triste, le mec au coin d’la rue. Tu vois tu joues même pas, tu fais semblant.

Ecoute moi quand je te parle, me regarde pas j’ai fait tomber la règle en fer et ça a fait encore moins de bruit que leur putain de papier tout pâle tout déchiré. Le type, il chantait, aimer ça tue les oiseaux, les oiseaux pourtant moi j’m’en fous mais le type tout le monde l’écoute. Les oiseaux j’vois pas pourquoi, qu’ils crèvent tous dans leur ciel personnel, qu’ils brûlent qu’ils.

Mais non, c’était pas ça l’problème, aimer ça flingue tout court, c’est pire qu’le coin d’la rue, rends toi compte gamin, c’est brut, brut genre mortel, au début les ombres artificielles ça devait être très esthétique. L’esthétique je cours pas après mais parfois j’l’envie presque, facile.Attends mais l’envie c’est pas juste un morceau de temps au milieu du bordel de nos corps, tu m’emmènes où là, mec, tu fais quoi dans nos miroirs, elle disait t’en vas pas elle disait tu sais la fumée ça en jette ça tape dans les poumons mais partir en fumée c’est juste pas pareil.

Partir en fumée, partir juste loin de moi tu l’feras pas, hein, elle disait. Elle faisait brûler du papier blanc derrière ses points d’interrogation mais on savait pas qui allait mourir le premier, y’avait juste un accordéoniste dans un coin et des mots sur pilote automatique, histoire de les baiser correct, les mecs sérieux.