dimanche, juillet 27, 2008

Et des couleurs.

On aurait presque perdu les clefs d'leur maison et poursuivi ton idée, étrange, ton idée, celle qui déclenche les couleurs et ne les arrête plus, après tout, rien n'est moins fiable que les horaires de nos vols, rien n'est moins fiable et pourtant rien ne serait plus drôle. Il y a la mécanique de la pendule au-dessus du plancher grinçant, il y a l'ultravisible quand la nuit tombe d'un coup d'un seul, là juste là, juste au milieu.

Il y a l'approximativement indécent qu'elles dessinent sur leurs jambes bronzées, et le simple restant, pour tout ce qui ne se dit pas. On aurait perdu les clefs d'leur saison ça n'aurait pas changé grand chose, on ne savait pas comment reculer dans les arbres en fleurs et reconnaître l'odeur de la mer, bien sûr que si, jeune homme. C'est du délirant qu'ils injectent à trois heures du matin en voyant chialer les branches et découper leurs hirondelles.

Des doigts inconnus les découpent, leurs hirondelles, et les ombres chantent dans le sens du vent, tu sais bien, y'a plus qu'à regarder vers où s'envolent tes cheveux. On n'avait rien perdu même pas les clefs, on aurait bien crevé dehors, mais l'alternative du mec illuminé était plus classe et plus brûlante, on aurait perdu les clefs d'leur raison, tout était là où il fallait, c'était tant mieux.

samedi, juillet 05, 2008

Ils décryptent.

J’attends des pianistes au coin de la rue et j’ironise les problèmes d’appartenance. Des pianistes pour me faire taire, définitivement, des pianistes aux yeux pervertis par l’odeur du soleil. Tu les connais, toi, les pianistes. Tu les regardes quand la nuit tombe et quand les garçons aux sourires artistiques se donnent la peine de t’attraper la main. La nuit tombe et tu écoutes, tu écoutes les notes enchantées dont tu n’as pas grand-chose à foutre. L’appartenance c’est ta main qu’on veut bien attraper, l’appartenance c’est les pianistes lorsque tu fermes les yeux et que ton ordinaire ne demande plus rien. Les yeux remplis d’ivresse de celui qui t’emporte, les yeux bientôt fermés du pianiste qui n’arrête pas de jouer. Tu l’enlèves tu l’extrais presque de l’absence, mais tu ne lui demandes rien. Le pianiste n’est pas vraiment fou, le pianiste aurait dû s’affoler pour devenir tien, et ta main prisonnière d’une autre ne demande qu’à le rester. C’est artistique et la mélodie suffira, c’est le sourire, artistique. Tu finis par ironiser le pianiste mal rêvé, ironiser pour implorer l’appartenance, même si ta main finira toujours par glisser et les valses par s’aliéner. Inverse.