jeudi, décembre 06, 2007

La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans.

Le papier, c’est pas un vrai traître. On le saurait. Le papier brûle mais pas seulement quand il est blanc. Même les carreaux, barreaux, prennent feu si le vent tourne mal, tourne tout court tu vas me dire. Après, pour les histoires d’altitude il suffit pas d’planer pour faire venir la neige. C’est le principe, le crime passionnel, tu comprends. Elle tire, il crève, et la neige tout le monde l’emmerde.

Le mec avec son accordéon chante au coin de la rue, tout le monde sait que dans les coins personne s’attarde. Il joue les yeux fermés pour oublier qu’personne s’arrête, faut les comprendre mec, on a tous peur du noir. On les comprend, on comprend rien, l’attente c’est plutôt marrant comme spectacle. C’est comme le jour où le mépris sera plus seulement climatique.

Le jour où on chantera tous pour oublier qu’on ne sait pas chanter, mais c’est déclinable à l’infini, comme concept. Moi j’dis ça parce qu’avec ta gueule d’ange tu chanterais faux mais juste, au coin d’la rue. Vous savez y’a bien longtemps qu’on ne boit plus la neige, qu’on ne boit plus grand-chose, quoi que. Et les rideaux c’est bien pareil. T’en connais, toi, des mecs logiques qui continuent à les ouvrir, les rideaux ?

Des mecs conscients, j’veux dire pas nous, pas vous, non les autres, les mecs sérieux quoi, merde tu comprends. Les mecs sérieux, ceux qui sont sur la même ligne que ta sale main au bout du cerf-volant. Le bleu et blanc, de cerf-volant, celui qu’on voit pas tout le temps tellement le ciel est bleu et blanc, souvent. En fait y’a toujours un moment où le sable, c’est plus du sable, ouais le décoratif il s’en lasse, toi tu sais pas ce que c’est le décoratif. T’as jamais rien fait d’autre que d’ouvrir ta grande gueule pour qu’on te regarde te vautrer dans la boue.

Bref le sable j’te dis, un jour il se lève. Il te saute dans les yeux, il veut te tuer, une histoire de nerfs, il prétend. Enfin vous savez bien quoi, le sable dans les yeux c’est pas nouveau, c’est comme la neige mais imbuvable. Alors tu t’retrouves comme un con, t’as perdu mec, faut pas jouer là y’a des cailloux. T’as perdu, à la limite pose toi dans un coin et n’aies pas peur, personne viendra jamais te chercher, il neige. Mais je vois bien tu sais, vous comprenez pas par où ça brûle, ça brûle au niveau d’la tête, y’en a qui disent, des prétentieux, que ça suffira pas.

Y’en a qui disent regardez-la qui trébuche et qui se la joue barres parallèles alors que rien n’est plus tordu qu’ses sentiments. Quand je vous dis Mes nuits sont plus belles que vos jours c’est pas d’la neige c’est pas du parallèle, non mes nuits dans ses bras sont plus belles que vous tous réunis, et regardez comme on dérive, comme on s’éloigne, regardez comme je perds le fil de mon histoire, le mec triste au coin d’la rue, hé mais qui t’as dit qu’il était triste, le mec au coin d’la rue. Tu vois tu joues même pas, tu fais semblant.

Ecoute moi quand je te parle, me regarde pas j’ai fait tomber la règle en fer et ça a fait encore moins de bruit que leur putain de papier tout pâle tout déchiré. Le type, il chantait, aimer ça tue les oiseaux, les oiseaux pourtant moi j’m’en fous mais le type tout le monde l’écoute. Les oiseaux j’vois pas pourquoi, qu’ils crèvent tous dans leur ciel personnel, qu’ils brûlent qu’ils.

Mais non, c’était pas ça l’problème, aimer ça flingue tout court, c’est pire qu’le coin d’la rue, rends toi compte gamin, c’est brut, brut genre mortel, au début les ombres artificielles ça devait être très esthétique. L’esthétique je cours pas après mais parfois j’l’envie presque, facile.Attends mais l’envie c’est pas juste un morceau de temps au milieu du bordel de nos corps, tu m’emmènes où là, mec, tu fais quoi dans nos miroirs, elle disait t’en vas pas elle disait tu sais la fumée ça en jette ça tape dans les poumons mais partir en fumée c’est juste pas pareil.

Partir en fumée, partir juste loin de moi tu l’feras pas, hein, elle disait. Elle faisait brûler du papier blanc derrière ses points d’interrogation mais on savait pas qui allait mourir le premier, y’avait juste un accordéoniste dans un coin et des mots sur pilote automatique, histoire de les baiser correct, les mecs sérieux.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Mais putain Justhine
tu me tues quand tu crèves

décembre 07, 2007 7:25 PM  
Blogger Gregory Sey said...

Ici les vagues sur le sable n'effacent pas les mots mais nous les jettent en pleine figure. Ca fait mal mais c'est bien. Ca prend au coeur, aux larmes. Ca saisit, ça reveille.
Ca cingle, un peu comme une poignée de sable en pleine figure. C'est bien balancé et ça reste en tête un moment. Un long moment.
Et le pire (ou le bien) c'est qu'on en redemanderait...

décembre 09, 2007 8:21 AM  
Blogger MQ said...

Cécilhe > c'est parce que, c'est pas moi c'est, je cours toujours sur le fil mais il est pas toujours très bien tendu, c'est
je sors de la ligne parfois
mais je tomberai pas, hein, je tomberai pas ? Ca me fait sourire élastique quand tu joues tes mots par ici, ma douce.

Imparfait présent > c'est sûrement parce que les mots sont gravés en dessous du sable, enfouis mais toujours là, ils attendent qu'on les appelle, on dirait. Désolée pour la pleine figure, alors, j'espère que le vent n'était pas trop fort, pour le sable c'est encore pire. Et puis... merci. Vraiment. :)

décembre 09, 2007 11:08 AM  
Anonymous Anonyme said...

Comme toujours, ça tangue. Et ce style en ressac... Très bon

décembre 09, 2007 3:06 PM  
Anonymous Anonyme said...

réponse a "une fin qu'on attend pas":toujours, encore on se prend la tête, le coeur
pour la beauté du geste?une nouvelle toi a laquelle je ne croyais pas?si.mais que je n'osais pas découvrir.désolée d'avoir trouvé mais il fallait.quand on aime, oui parce qu'on aime de cette maniere aussi on peut presque tout savoir, mais presque en cahette.presque.même si c'est beau on aimerait encore et toujours pouvoir tout faire pour toi.mais comment faire pour pouvoir tout faire pour toi,puisque que pour moi aussi le bateau coule,enfin tangue seulement pr le moment.tu sauras surement qui sait sinon je finirai par cracher mes souhets et mon identité

décembre 09, 2007 8:22 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home