mercredi, mai 28, 2008

Tout passe.

Elle dit j’pourrais bien vous cracher ma solitude dans les yeux mais elle dit j’vous connais, chez vous l’insolence ça se supporte mal. Elle dit j’vous comprends mais elle veut parler elle dit la sensation d’abandon d’abandon généralisé vous connaissez point d’interrogation. On la voit qui se crispe elle continue un jour on m’apprendra à regarder devant moi quand je marche, elle a toujours pas compris qu’il vaudrait mieux qu’elle apprenne toute seule, devant elle quand elle marche, devant moi quand je marche, docile, utile, elle dit. Elle crie mais si vous savez bien tout rentrera dans l’ordre à l’instant même où, à l’instant même où je n’aurai plus besoin qu’on s’occupe de moi. Cet instant là n’existe pas, et rien n’existe dans tout ça elle griffe les visages translucides elle, continue. Elle dit je n’existe pas je ne suis pas vraiment là elle dit, ni dans leurs yeux ni ailleurs. J’pourrais bien vous dire comme je rêve de leurs bras autour des miens j’pourrais bien mais non vous savez bien, elle dit la solitude ne s’apprend pas elle s’accompagne. Elle dit calmez-vous regardez-moi je n’ai rien à cracher vous savez. Elle dit je ravale l’amertume en silence, la solitude là-bas au fond, elle ravale l’amertume elle dit tout ira mieux. Elle parle, ça va passer, ça va passer vous savez, elle dit ça va passer mais ses yeux crient regardez-moi.

1 Comments:

Blogger David said...

Il me parle, ton texte. Il résonne en moi, ce soir.

Oui, ça ira mieux. Oui, il faut le répéter, essayer de se convaincre.

Le pessimiste dit "ça ne pourrait pas aller plus mal". L'optimiste répond "si".

mai 28, 2008 10:11 PM  

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